
Combien gagne un maire en France ? Le salaire en 2026
Vous n’avez pas le temps de tout lire : en 2026, le maire en France ne perçoit pas un salaire mais une indemnité de fonction, dont le montant dépend de la taille de la commune : d’environ 1 048 € brut/mois dans un village de moins de 500 habitants à environ 4 110 € brut/mois dans une grande ville de plus de 100 000 habitants. Ces plafonds, fixés par la loi et indexés sur la fonction publique, pourraient être revalorisés après les municipales de mars 2026.
Indemnité du maire : le principe de base
Contrairement à un salaire versé par un employeur, l’indemnité du maire est attribuée par l’État et fixée par la loi.
Son montant est voté en début de mandat par le conseil municipal.
Chaque commune peut décider d’appliquer le montant maximal prévu par la loi ou de le réduire en fonction de sa situation budgétaire.
Cette indemnité est imposable et soumise à cotisations sociales, au même titre qu’un revenu classique.
II. Montants typiques en 2026 : échelles selon la population
1. Tranches démographiques et plafonds légaux
L’indemnité maximale du maire est fixée en fonction de la population de la commune. Les montants ci-dessous correspondent aux plafonds bruts mensuels, calculés sur la base de l’indice brut terminal (IB 1027) de la fonction publique, en vigueur depuis janvier 2024.
Moins de 500 habitants : environ 1 048 € brut/mois
- Exemple : un maire d’une petite commune rurale percevra au maximum ce montant.
(Source : Collectivités Locales)
500 à 999 habitants : environ 1 656,54 € brut/mois
- Montant applicable dans une petite commune de village avec une population en croissance.
1 000 à 3 499 habitants : environ 2 121,03 € brut/mois
- Typique des communes semi-rurales ou petites villes.
3 500 à 9 999 habitants : environ 2 260,79 € brut/mois
- Exemple : un maire d’une ville moyenne de province.
10 000 à 19 999 habitants : environ 3 421,21 € brut/mois
- Exemple : un maire d’une sous-préfecture de département.
20 000 à 99 999 habitants : environ 4 110,52 € brut/mois
- Un maire d’une grande ville régionale se situe dans cette tranche.
100 000 habitants ou plus : plafond maximal autour de 4 110,52 € brut/mois également, selon le décret de 2023.
- Ce plafond concerne par exemple les maires de métropoles régionales, hors Paris qui bénéficie d’un régime particulier.
2. Modulations possibles
Bien que la loi fixe des plafonds, l’indemnité effectivement versée peut varier :
Plein temps ou non : si le maire consacre la totalité de son activité à son mandat, il perçoit en général l’indemnité au plafond.
Présence d’adjoints : la répartition des indemnités avec les adjoints peut influer sur le montant attribué au maire.
Cumul de responsabilités : certaines fonctions supplémentaires (présidence d’un EPCI, délégations particulières) peuvent ouvrir droit à d’autres indemnités, sous réserve du plafond global fixé par la loi.
Choix personnel du maire : il peut décider de percevoir une indemnité inférieure au maximum, par souci d’exemplarité ou pour des raisons budgétaires locales.
III. Combien gagne un adjoint au maire
Les adjoints au maire perçoivent également une indemnité, inférieure à celle du maire.
Elle dépend elle aussi de la taille de la commune et du nombre d’adjoints désignés par le conseil municipal.
Petites communes (moins de 1 000 habitants) : entre 250 et 350 € brut par mois
Communes moyennes (1 000 à 10 000 habitants) : entre 800 et 1 500 € brut par mois
Grandes villes et métropoles : jusqu’à 2 000 € brut par mois
IV. Évolutions récentes et perspectives pour 2026
1. Indexation et inflation
Depuis 2023, les indemnités des maires sont calculées sur la base de l’indice brut terminal (IB 1027) de la fonction publique. Ce mécanisme permet une revalorisation automatique chaque fois que cet indice est réajusté, notamment pour tenir compte de l’inflation et de la hausse du point d’indice des fonctionnaires.
-- Cela garantit une certaine stabilité du pouvoir d’achat des élus locaux, même si, dans les faits, plusieurs associations d’élus jugent encore l’évolution trop lente par rapport au coût de la vie.
(Source : Sénat – Rapport sur le statut de l’élu local)
2. Propositions de loi et débats parlementaires
Le sujet du statut de l’élu local fait l’objet de nombreux débats :
Proposition de loi Gatel (2020, réactivée dans les discussions récentes) : elle visait à clarifier les droits et obligations des maires, renforcer la formation et mieux encadrer les indemnités.
Travaux du Sénat (2023-2024) : plusieurs rapports soulignent la nécessité d’une meilleure reconnaissance financière des élus, notamment dans les petites communes, où l’indemnité reste très faible par rapport à l’investissement demandé.
Vie Publique rappelle que ces propositions de loi cherchent à instaurer un véritable statut de l’élu, pour protéger leurs droits sociaux, leur emploi, et sécuriser leur rémunération.
(Source : Vie Publique – statut de l’élu local)
3. Ce qui pourrait changer en 2026
Avec les élections municipales prévues en mars 2026, plusieurs évolutions sont envisagées :
Ajustement des plafonds d’indemnités : les montants maximum pourraient être relevés pour mieux compenser le temps de travail des maires, notamment dans les petites communes.
Revalorisation différenciée selon les strates démographiques : les parlementaires débattent d’une augmentation plus forte dans les communes rurales, afin de lutter contre la crise des vocations chez les maires de villages.
Statut renforcé : la future réforme pourrait imposer que l’indemnité du maire soit automatiquement fixée au plafond légal, sauf décision contraire du conseil municipal (mesure déjà proposée au Sénat en 2024).
Harmonisation avec d’autres mandats locaux : possibilité d’une révision du plafond global en cas de cumul, afin de mieux encadrer la transparence.
En résumé, 2026 pourrait marquer une étape importante dans la reconnaissance du rôle des maires, avec des indemnités plus justes, mieux indexées et adaptées aux réalités de terrain.
V. Facteurs qui influencent le montant des indemnités
Outre la population, plusieurs éléments peuvent faire varier l’indemnité du maire et de ses adjoints.
Le budget de la commune
Dans certaines communes, notamment les plus petites, le conseil municipal peut choisir d’attribuer une indemnité inférieure au plafond légal, voire de réduire les montants pour des raisons budgétaires.
Le cumul de mandats
Un maire peut percevoir plusieurs indemnités s’il cumule différentes fonctions électives, par exemple en étant également conseiller départemental ou président d’une intercommunalité.
Toutefois, la loi fixe un plafond pour éviter les rémunérations excessives.
Les responsabilités supplémentaires
Certains maires perçoivent des indemnités complémentaires lorsqu’ils assument des responsabilités supplémentaires, comme la gestion d’une intercommunalité ou de missions spécifiques à la collectivité.
VI. Fiscalité et transparence des indemnités
Les indemnités de fonction perçues par un maire sont imposables et soumises à cotisations sociales, exactement comme un revenu professionnel.
Elles sont donc intégrées dans le calcul de l’impôt sur le revenu.
Ces indemnités sont également transparentes.
Leur montant doit être voté en conseil municipal et inscrit au procès-verbal, ce qui permet à chaque citoyen d’en prendre connaissance.
Cette transparence renforce la confiance entre les élus et les administrés et garantit que la gestion publique reste claire et accessible.